Certains traumatismes crâniens entraînent des séquelles qui ne se voient pas mais bouleversent profondément le quotidien : troubles de la mémoire, fatigue permanente, difficultés de concentration. Ces atteintes, appelées handicaps invisibles, sont fréquentes après un choc à la tête et souvent mal reconnues par les assurances.
Cet article présente leur définition, les enjeux d’indemnisation et un exemple traité par notre cabinet, illustrant le parcours administratif, médical et judiciaire nécessaire pour obtenir une réparation juste.
Qu’est-ce qu’un handicap invisible ?
Un handicap est dit invisible lorsqu’il ne se perçoit pas immédiatement par l’entourage. En France, 80 % des handicaps entrent dans cette catégorie, soit près de 10 millions de personnes concernées.
Ils regroupent :
- troubles cognitifs (mémoire, attention, planification) ;
- atteintes psychiques (dépression, anxiété sévère, troubles bipolaires) ;
- déficits sensoriels (auditifs ou visuels) ;
- maladies chroniques invalidantes (épilepsie, sclérose en plaques, fibromyalgie).
Leur invisibilité entraîne souvent une incompréhension sociale ou professionnelle, voire des doutes sur la légitimité des difficultés rencontrées. La reconnaissance administrative (RQTH via la MDPH) est essentielle pour accéder à des droits adaptés.
Bon à savoir
La Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH) via la MDPH permet d’accéder à ces compensations et facilite la protection des droits.
Exemple de parcours après un traumatisme crânien
En 2013, M.R., conducteur d’un deux-roues, subit une collision avec un autre véhicule dont la responsabilité sera établie. Sur place, il perd connaissance. Transporté par le Samu, son score de Glasgow initial est de 8, signe d’une atteinte sévère. Quelques jours plus tard, il remonte à 10, mais un hématome temporal droit est diagnostiqué.
Après une hospitalisation courte, il récupère physiquement mais présente des troubles persistants : vertiges, maux de tête, fatigue, douleurs articulaires et difficultés cognitives.
Reconnaissance et aides obtenues
Suite à l’évaluation par la MDPH, un taux d’incapacité de 50 à 79 % est retenu. Cela ouvre droit à :
- AAH (Allocation Adulte Handicapé) ;
- statut de travailleur handicapé ;
- orientation vers un centre UEROS pour évaluation et réentraînement.
Les stages UEROS durent de 1 à 24 semaines et comportent plusieurs étapes : bilans, réadaptation, élaboration d’un projet professionnel, orientation finale.
Obtention d’une pension d’invalidité
En parallèle, la CPAM lui accorde une pension d’invalidité, reconnaissant une réduction d’au moins deux tiers de sa capacité de travail ou de gain. Cette prestation sociale vient compenser partiellement la perte de revenus en attendant la réparation civile.
Rôle du cabinet et étapes judiciaires
Consultation et préparation du dossier
Cinq ans après l’accident, M.R., dont l’état est désormais consolidé, sollicite notre cabinet. Après examen complet de son dossier médical, nous mandatons un médecin-conseil pour identifier les séquelles invisibles et prescrire des examens adaptés.
Un neuropsychologue actualise l’évaluation des troubles cognitifs, tandis qu’un ergothérapeute analyse les besoins en aide humaine au domicile. Ces éléments constituent la base du dossier.
Procédure en référé et expertise judiciaire
L’offre initiale de l’assurance (3 000 €) étant manifestement insuffisante, nous engageons une procédure en référé pour obtenir la désignation d’un expert judiciaire indépendant.
Avant l’expertise, nous compilons tous les justificatifs nécessaires : bilans médicaux, évaluations fonctionnelles, attestations d’entourage. Cette préparation minutieuse est cruciale, surtout dans les cas de syndrome dysexécutif et autres atteintes invisibles.
Indemnisation finale obtenue
Après l’expertise judiciaire, l’ensemble des préjudices est reconsidéré : pertes de revenus, souffrances, assistance par tierce personne, incidence professionnelle. Le montant final obtenu est nettement supérieur à l’offre initiale, reflétant enfin la réalité des séquelles.
Cet exemple démontre l’importance d’une approche compétente et méthodique dans les dossiers de lésion cérébrale avec atteintes non visibles.
Pourquoi se faire accompagner ?
Les atteintes invisibles sont parmi les plus difficiles à prouver lors des procédures de réparation. L’accompagnement par un professionnel expérimenté permet de :
- identifier les bons examens médicaux ;
- anticiper les arguments de l’assureur ;
- défendre chaque poste de préjudice ;
- optimiser l’indemnisation globale.
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FAQ – Séquelles invisibles et indemnisation après traumatisme crânien
Qu’est-ce qu’un handicap invisible ?
Il s’agit d’une limitation fonctionnelle qui ne se voit pas immédiatement. Environ 80 % des personnes en situation de handicap en France sont concernées. Ces atteintes peuvent être cognitives (mémoire, attention), psychiques (dépression, bipolarité), sensorielles (surdité, troubles visuels) ou liées à des maladies chroniques (sclérose en plaques, épilepsie). Leur invisibilité complique leur reconnaissance par l’entourage et les organismes d’indemnisation.
Pourquoi est-il souvent mal compris ou sous-estimé ?
Parce qu’il ne s’accompagne pas de signes physiques évidents (fauteuil roulant, canne), ce type de handicap peut être minimisé. Les personnes touchées subissent parfois incompréhension, jugements hâtifs ou suspicion de la part de leur entourage professionnel et personnel. Cette méconnaissance complique la reconnaissance officielle et retarde l’accès aux aides et compensations.
Quelles sont les conséquences d’un traumatisme crânien invisible sur la vie professionnelle ?
Ces séquelles peuvent entraîner fatigue chronique, troubles de la mémoire, difficultés d’organisation ou de concentration. Souvent, la personne ne peut plus exercer son métier initial et doit envisager une réorientation. Le chômage et la perte de revenus sont fréquents, d’où l’importance d’intégrer ces éléments dans toute demande de réparation.
Quels dispositifs d’aide et de reconnaissance existent ?
La Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) peut attribuer :
- l’Allocation Adulte Handicapé (AAH) ;
- la Reconnaissance de Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH) ;
- des orientations vers des structures spécialisées comme les UEROS.
Ces dispositifs permettent des aménagements de poste, des aides humaines ou techniques, et facilitent l’accès à une réparation adaptée.
Pourquoi consulter un avocat expert dans ces situations ?
Un avocat expérimenté sait :
- constituer un dossier médical solide (bilans neuropsychologiques, ergothérapie) ;
- faire reconnaître les préjudices invisibles souvent sous-estimés ;
- engager une procédure judiciaire si l’offre amiable de l’assurance est insuffisante ;
- obtenir une réparation globale couvrant les pertes de revenus, l’assistance, la souffrance et l’incidence professionnelle.
Peut-on obtenir une pension d’invalidité en parallèle d’une indemnisation ?
Oui. La pension d’invalidité, versée par la CPAM, compense la perte de capacité de travail. Elle peut se cumuler avec une indemnisation civile obtenue contre le responsable de l’accident, permettant une meilleure réparation des préjudices subis.
Comment prouver un handicap invisible lors d’une expertise ?
Les bilans neuropsychologiques, rapports médicaux spécialisés et témoignages de proches sont essentiels. Un médecin-conseil mandaté par la personne concernée et l’assistance d’un avocat spécialisé permettent de faire valoir ces éléments face à l’expert judiciaire ou à l’assurance.
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