Un accident corporel bouleverse toujours une vie. Choc initial, soins d’urgence, démarches administratives… Dans les premières heures, il est difficile de savoir comment réagir. Pourtant, ces réflexes sont essentiels pour défendre vos droits et obtenir une indemnisation juste. Que l’incident soit domestique, sportif, médical, professionnel ou lié à une agression, cet article explique étape par étape les démarches à suivre.
1. Types d’accidents concernés
La réparation d’un dommage corporel ne concerne pas seulement les accidents de la route. De nombreux événements peuvent donner droit à réparation (liste non exhaustive) :
- Route : collisions impliquant véhicules, piétons ou cyclistes (voir notre article).
- Domestiques : chutes, brûlures, intoxications, incidents ménagers.
- Sportifs : blessures lors d’activités encadrées ou libres (ski, équitation, sports collectifs).
- Médicaux : erreurs de diagnostic, défauts de soins, infections nosocomiales.
- Travail : blessures survenues pendant l’activité professionnelle ou sur le trajet.
- Agressions et violences : dommages physiques ou psychologiques consécutifs à des faits volontaires.
Chaque situation nécessite une analyse juridique et médicale spécifique. L’accompagnement par un professionnel est souvent déterminant.
2. Préjudices indemnisables
La loi française prévoit une réparation complète des préjudices subis par la victime directe et ses proches. On distingue notamment les postes suivants (liste non exhaustive) :
Préjudices de la victime directe
- Préjudice physique et psychologique : douleurs, troubles permanents ou temporaires.
- Préjudice esthétique : cicatrices, déformations visibles.
- Préjudice d’agrément : impossibilité de pratiquer des loisirs ou sports habituels.
- Perte de revenus : diminution des capacités professionnelles ou chômage forcé.
- Assistance par tierce personne : besoin d’aide au quotidien.
- Aménagement du logement ou du véhicule : rampes, ascenseurs, équipements adaptés.
Préjudices des proches (victimes indirectes)
- Préjudice moral : souffrance liée à la perte ou l’atteinte d’un proche.
- Préjudice économique : perte de revenus du foyer en cas de décès ou d’invalidité.
La nomenclature Dintilhac sert de référence pour évaluer ces postes de préjudice, mais d’autres préjudices peuvent être retenus selon la situation et l’évolution de la jurisprudence.
Que faire après un accident : étapes immédiates et démarches juridiques
Les heures qui suivent un sinistre sont déterminantes. Il faut à la fois protéger les victimes, alerter les secours et préparer la suite : déclaration, preuves, suivi clinique et défense de vos droits. Voici la procédure complète à suivre.
1. Alerter les secours et sécuriser les lieux
Appelez immédiatement le 112 (numéro d’urgence européen) pour contacter pompiers, Samu et gendarmerie. Décrivez précisément la situation (lieu, blessés, état des victimes). Pendant l’attente des secours, sécurisez la zone et portez assistance sans déplacer les blessés sauf danger imminent.
2. Recueillir les informations et témoignages
Dès que possible, notez :
- Coordonnées des témoins (noms, téléphones, adresses).
- Informations des parties impliquées (identité, assureur, véhicule).
- Numéro d’immatriculation et vignette d’assurance des véhicules concernés.
Si la responsabilité est contestée, sollicitez la police ou la gendarmerie pour un procès-verbal. Sinon, complétez un constat amiable ou rédigez un rapport circonstancié avec les informations essentielles.
3. Déclarer le sinistre rapidement
Prévenez votre assureur dans un délai légal de 5 jours. Utilisez le téléphone ou l’espace client en ligne pour accélérer la prise en charge. Préparez avant l’appel :
- Certificat médical initial constatant les blessures.
- Coordonnées des témoins et parties impliquées.
- Rapports d’intervention (pompiers, police, gendarmerie).
- Constat amiable ou preuves recueillies sur place.
4. Constituer un dossier de preuves complet
Photographiez les lieux et vos blessures, conservez toutes les pièces médicales et les témoignages. Ces éléments serviront à établir la responsabilité et à évaluer vos préjudices.
5. Suivre l’évolution médicale
Demandez un certificat médical initial dès les premières heures, puis conservez chaque compte rendu médical, ordonnance ou examen complémentaire. Ils seront indispensables lors de l’expertise médico-légale.
6. Refuser les offres trop rapides
Les premières propositions des compagnies d’assurances sont souvent inférieures à ce que prévoit la loi. Consultez toujours un avocat avant de signer une transaction.
7. Demander des provisions si nécessaire
Si vos dépenses sont importantes (soins, perte de revenus), vous pouvez demander une avance appelée provision. Elle sera déduite du montant final alloué.
4. L’importance de l’expertise médicale
L’évaluation médico-légale détermine les séquelles et évalue les besoins futurs. Pour être équitable, elle doit être réalisée par un médecin indépendant. Un conseil juridique peut vous assister lors de cette étape cruciale.
Préparer l’examen
Rassemblez tous les documents médicaux, préparez une liste de vos douleurs et difficultés quotidiennes. La présence de votre conseil permet de défendre vos intérêts et de contester un rapport défavorable si nécessaire.
5. Pourquoi se faire accompagner par un avocat ?
Le parcours d’indemnisation est complexe : délais légaux, négociations avec l’assurance, examen médico-légal… Un avocat en dommage corporel apporte :
- Une évaluation réaliste de vos droits.
- Une négociation optimale avec les compagnies d’assurances.
- La contestation des offres injustes ou des évaluations biaisées.
Le cabinet RSL accompagne ses clients dans toute la France, que l’incident soit routier, médical, domestique ou autre.
Conclusion
Être victime d’un accident corporel est une épreuve. Mais en suivant les bonnes démarches – preuves, dossier de santé, expertise, accompagnement juridique – vous maximisez vos chances d’obtenir une réparation intégrale. N’agissez pas seul face aux assurances : faites-vous conseiller dès les premières étapes.
FAQ – Questions fréquentes
Combien de temps ai-je pour déclarer un accident ?
En règle générale, la déclaration doit être transmise à l’assurance dans les cinq jours ouvrés suivant l’accident. Pour les vols, le délai est réduit à deux jours. Les accidents du travail et agressions ont parfois des délais spécifiques, d’où l’importance de vérifier votre situation avec un professionnel.
Puis-je être indemnisé si aucun responsable n’est identifié ?
Oui. En l’absence de responsable identifié, il existe des dispositifs comme le Fonds de Garantie des Assurances Obligatoires (FGAO) pour les accidents de la route ou la CIVI (Commission d’Indemnisation des Victimes d’Infractions) pour les agressions. Un avocat spécialisé peut vous orienter vers la procédure adaptée.
Quelle est la différence entre expertise amiable et expertise judiciaire ?
L’examen amiable est organisée par l’assurance et peut manquer d’objectivité. L’expertise judiciaire, ordonnée par un juge, est contradictoire et encadrée par la loi. Dans les deux cas, il est recommandé d’être assisté par un avocat et un médecin-conseil pour défendre vos droits.
Dois-je contacter un avocat dès le début de la procédure ?
Oui. Les premières démarches – collecte des preuves, déclaration, certificat médical – conditionnent souvent le montant de l’indemnisation finale. Un avocat en dommage corporel vous aide à éviter les erreurs irréversibles et à sécuriser vos droits dès le départ.
En savoir plus sur les dommages corporels

Exemple d’indemnisation de l’incidence professionnelle

Extension du préjudice économique

Certificat médical initial

L'agrément temporaire

Le contrat « Plan professions libérales » et le taux d’invalidité

Protection juridique
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